Balaïtous, la fracture !

Rude et magnifique ascension

réalisée dans des conditions... particulières...

Voir commentaires ci-dessous.

Cliquer sur les photos-argentiques scannées -pour les agrandir.

Plan du parcours.

portion retour par le col du Palas.
Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Depuis les environs du col d'Arrious,
le Lac d'Artouste

Regard en arrière,
après franchissement du passage d'Orteig.

Refuge d'Arrémoulit.
Au second plan, le Palas.

Lac supérieur d'Arriel.
Au second plan, Peña Telera.

Lac et Pic d'Arriel,
depuis les alentours du Gourg Glacé.

Balaïtous et Aiguille Cadier
depuis le Gourg Glacé.

Gourg Glacé.

Vallon direction Est,
pour monter vers l'Abri Michaud.

Balaïtous en montant à l'Abri Michaud.

Lurien et Palas, depuis les environs de l'Abri Michaud.

Abri Michaud (2698m).

Grande Diagonale du Balaïtous.
Photo de septembre 1996.

Depuis le sommet du Balaïtous,
Lac et Pic d'Arriel, Pic du Midi d'Ossau,
puis Pico de Aspe, Bisaurin. ...

Depuis le sommet du Balaïtous, Frondellas.

Plus loin, Telera, Retona.

Depuis le sommet du Balaïtous,

Cambalès, Vignemale, Grande Fache, Punta Zarre.
Au loin, Taillon, Escuzana.

Depuis le sommet du Balaïtous,
Monné, Grand Barbat, Arrouy, Bernat Barrau.
Plus loin, Montaigu, Pic du Midi de Bigorre, Arbizon, Néouvielle...

21 septembre 1996 (Abri Michaud et col frontière)
5 septembre 1997 (Sommet du BALAÏTOUS):
Le titre pourrait faire croire à un accident survenu dans cette montagne exposée et mythique (1), adulée par les frères Cadier, dont l'un d'entre eux, George, lui consacra une monographie en 1913. (2)

Il n'en est rien, heureusement!
La vérité est un peu plus insolite: j'ai juste ascensionné, en solo, le Balaïtous (point culminant du massif Balaïtous / Infiernos), il y a pas mal d'années, en traînant une fracture du pied à peine consolidée...Ainsi, après 2 essais infructueux les années précédentes, la motivation a fini, péniblement, par l'emporter sur la douleur...

Quelques photos de ces anciennes tentatives, un peu usées par le temps, témoignent de la présence de neige dure sur les sommets voisins et sur la Grande Diagonale.

Depuis, j'ai appris à être-un peu- plus prudent, même si cette course reste à ce jour l'un de mes plus beaux  souvenirs de haute montagne.

Le Balaïtous, l'un des rares 3000 où j'ai vraiment envie de retourner... bon pied, bon oeil...

• (1) Ses premiers "vainqueurs", les officiers géodésiens Peytier et Hossard, après avoir grimpé par erreur le Palas dans la brume, réussirent à vaincre le "monstre" au bout de leur 4ème tentative en 1825. Mais leur exploit resta inconnu jusqu'en 1864, lorsque Packe, "deuxième" vainqueur du Balaïtous, découvrit des piquets de bois au sommet, alors qu'il croyait réaliser une "première"! C'est Beraldi qui, dans le cadre de ses recherches sur le pyrénéisme,  résolut définitivement l'énigme en découvrant par hasard les rapports de mission des officiers.
• (2) La monographie de de George Cadier ("Un grand pic, Marmurè ou Balaïtous-le massif de Batlaytouse") commence par ces mots: "Ô Marmurè, quel pic fut plus aimé que toi?". Parmi les anciens noms du Balaïtous, on trouve notamment Baletous, Casterille, Marmuré, Bat Laiteux (d'où viendrait son nom actuel), Murmuré, Batlaytouse ...

RESUME DU PARCOURS:

Par le Col d'Arrémoulit (montée) et du Palas (descente) 
Course longue (F+ exposée).

Risque de chutes de pierres sur la Grande Diagonale.

Casque et corde de secours.

Accès route: j'avais opté pour un itinéraire plutôt long et assez peu fréquenté (proposé par le regretté G.VERON) qui démarre au Caillou ou Caillaou de Soques en vallée d'Ossau, sur la route du col du Pourtalet.

0h 00:  Caillou de Soques à 1392m;
Le sentier grimpe d'abord dans le bois direction Nord, rejoint le sentier du PNPO et atteint une passerelle que l'on traverse vers 1560m. Il s'élève ensuite vers l'Est, passe successivement devant l'ancienne cabane d'Arrious (1775m), et la Quèbe d'Arrious (abri sous roche, cabane) à 1865m. Il s'élève enfin en lacets direction NE.

2h environ: col d'Arrious (2259m).

La voie se dirige au SE jusqu'au déversoir du Lac d'Arrious, puis s'élève E-SE pour se diriger vers le fameux passage d'Orteig, impressionnant mais heureusement équipé d'un câble.
Son franchissement terminé (ouf...), il suffit de suivre les cairns, d'abord en légère montée jusqu'à 2360m environ, puis de descendre vers le refuge.
2h 45... ou  un peu plus si l'on traîne une patte folle...: refuge d'Arrémoulit, 2305m.

Pour atteindre le col d'Arrémoulit (2448m), on contourne le grand lac par le NE (dernière partie raide) et on vise le Col au S-SE.

Juste après le col, il faut descendre versant Sud (espagnol) et contourner par le Nord le lac supérieur d'Arriel (2259m). Attention cependant aux barres rocheuses qui peuvent ralentir la progression. (La montée par le col de Palas me paraît préférable, voir ci-dessous, voie retour).

Parvenu(s) à 2330m, on remonte ensuite à l'E-SE un vallon pentu (sentier raide et glissant, de terre et de petits éboulis)
4h 30 ... ou davantage si on se prend les pieds dans les fissures (!)... Gourg Glacé à 2404m, où l'on peut soigner ses orteils dans l'eau fraîche...

NB: Eviter de s'engager SSE vers le vallon de droite qui mène à la Brèche Latour.
On suit au départ la direction ESE, en visant le vallon de gauche. On grimpe rudement dans la pierraille, direction SE puis NE. 

5h 30 environ: Abri Michaud à 2698m, point de repère important et base "stratégique" pour monter vers la Grande Diagonale. (1) On remonte ensuite vers le NE pour rejoindre la crête frontière à 2880m. 

6h environ: On s'engage dans la Grande Diagonale (2) qui se présente au départ comme une étroite vire s'enroulant autour d'un piton rocheux. La voie s'élargit ensuite sous les pieds.

Au bout de 30mn d'une traversée prudente, on atteint un point coté 3040m et on suit une sente cairnée qui se redresse progressivement. On grimpe alors dans des éboulis, ou de préférence sur des rochers aux bonnes prises (petites cheminées, I à I+,  corde fixe dans l'une d'elles). Patienter en cas de bouchon, car les pierres peuvent dévaler!

6h 45 environ: Le sommet du BALAÏTOUS (3144m) se livre enfin au bout de 4h depuis le refuge, soit presque 7 heures depuis le Caillaou de Soques... et davantage pour les boîteux (!). Borne géodésique et stèle à la mémoire de Georges Ledormeur. Panorama fantastique.

En compagnie d'un sympathique Franc Comtois rencontré au sommet, je suis revenu scrupuleusement par le même itinéraire jusqu'à l'abri Michaud. 
Ensuite, après l'avoir laissé descendre par les Passes de la Barane, j'ai choisi, à partir du lac d'Arriel, de rejoindre direction NO le col de Palas (2517m) en remontant, clopin-clopant, de gros blocs granitiques. Ce col, malgré un enneigement tardif, est plus simple à atteindre depuis le sentier du Gourg Glacé. Je pense donc préférable de l'emprunter à l'aller comme au retour, et d'éviter ainsi le col d'Arrémoulit.

Au refuge, dans la douce lumière du crépuscule (!), ce fut le repos du guerrier, puis les échanges passionnés, le repas chaud... bref le pied intégral!

• (1) L'itinéraire qui vient du Col Noir -de moins en moins parcouru- ou de la Brèche des Ciseaux rejoint également l'Abri Michaud.
• (2) Il est déconseillé de s'engager sur la Grande Diagonale si celle-ci est enneigée, même faiblement. En fin d'été, la voie est généralement dégagée, mais les chutes de pierres y sont fréquentes (!!) . Prévoir un casque et ne pas faire comme moi ce jour-là!
  

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14 juillet 1993:

Rocher du Déjeuner- Col Noir:

Depuis le lac d'Arrémoulit, le Balaïtous.

Vue sur Pic de Sobe et Pic d'Arriel,  avec
Pic d'Aspe et Visaurin au second plan.
NB: Photo prise quelque part entre Rocher du Déjeuner et Col Noir,

lors d'une sortie ancienne où mon compagnon du jour, 
après un bivouac près du lac d'Arrémoulit,
fut légèrement blessé par une chute de pierres.