Palas, 4 étoiles... au-dessus du vide

Ce jour-là, je visais le Balaïtous.
En raison du mauvais temps sur ce dernier,
j'avais dû me "rabattre" sur le beau et rude Palas,
avec une météo...m'enfin...
Cliquer sur les photos (diapos, sauf photo 1) pour les agrandir.  
Plan du parcours: suivre les 4 étoiles rouges...

Passage d'Orteig. Palas au second plan.

Lac d'Arrémoulit et nuages
depuis le début de l'arête N-NE du Palas

 A la recherche de la voie...


Du sommet du Pic Palas,
regard en arrière sur la fin de l'arête des Géodésiens.

Sommet du Pic Palas:
visibilité 3.50m!!

 Depuis le début de la descente, vue un peu plus dégagée
sur le Lurien et le lac d'Artouste.

Arriel (à peine visible, au fond à gauche) et lac d'Arrémoulit

 Piton à contourner (vire à sa base).

 Arête des Géodésiens à la descente
(la voie se faufile sous le piton de droite)

 Le ciel se dégage sur le Pic de La Lie.

Grande Arcizette, Pic de Ger, Tourettes, Grand Gabizos...
depuis les alentours de la Brèche des Géodésiens.

 Vue d'ensemble de la crête NNE du Palas

 Palas depuis le sentier,
 au-dessus du refuge d'Arrémoulit.

 Palas et Balaïtous, en descendant vers le col d'Arrius.

 Ossau depuis le sentier descendant du col d'Arrius.

 Dans la même descente, en fin de journée. 

9 août 1996:
Le Pic Palas (2974m) est le point culminant du Béarn et des Pyrénées-Atlantiques (1). Il lui manque à peine 26 mètres pour faire partie de la "confrérie" des 3000!

Mais son ascension - solitaire et ancienne (2) pour moi...- n'a rien à envier à celle d'autres hauts sommets pyrénéens: longue marche d'approche par le Col d'Arrius et le célèbre et délicat passage d'Orteig, rude montée vers la brèche des Géodésiens que l'on évite pour aborder le "clou" de l'ascension, une belle arête granitique qu'il faut escalader.

Rajoutez au menu une brume épaisse pour parcourir cette fameuse arête à l'aller -qui m'empêcha de profiter de la vue au sommet, mais relativisa l'impression de vide en contrebas...-, ôtez la brume au retour et vous serez comblé en revenant au refuge d'Arrémoulit où vous attendra une boisson fraîche, ou chaude selon votre envie...
  • (1) Le Pic Palas fut gravi pour la première fois en 1825, dans le ... brouillard, par les officiers géodésiens Peytier et Hossard.....par erreur, puisqu'ils croyaient avoir vaincu le Balaïtous!
  • (2) Ce jour-là,  je n'avais rencontré pratiquement personne sur le parcours. La région avait été provisoirement délaissée par les montagnards espagnols suite à la terrible catastrophe de Biescas  (torrent de boue) qui avait fait plus de 70 victimes, 2 jours auparavant. 

RESUME DU PARCOURS:
Course PD inf. exposée en bon rocher;
casque utile; corde de secours.
 

NB: Course longue si elle est réalisée dans la journée. On peut choisir de la "couper" en faisant étape au refuge d'Arrémoulit.

Accès route: L'itinéraire démarre au Caillou de Soques (1392m) en vallée d'Ossau, sur la route du Col de Pourtalet. On peut aussi se garer un peu plus bas vers le Pont d'Arrious.

0h 00: Caillou ou Caillaou de Soques, 1392m. Le sentier s'enfonce d'abord vers le Nord dans le bois, rejoint le sentier du PNPO et atteint une passerelle vers 1560m. Il s'élève ensuite vers l'Est, passe successivement devant l'ancienne cabane d'Arrius (1775m), et la Quèbe d'Arrius (abri sous roche, cabane) à 1865m.
1h 55: Col d'Arrious, 2259m. Juste avant le col, on emprunte une sente sur la droite (SE) pour se diriger vers le fameux
passage d'Orteig, impressionnant surtout lorsque la roche est humide, mais équipé d'un câble depuis plusieurs années.
2h 30: Son franchissement terminé (ouf...), il suffit de suivre les cairns jusqu'à une croupe, puis de descendre en douceur au refuge d'Arrémoulit (2305m) que l'on aura atteint en un peu moins de 3h depuis Soques.
On emprunte alors la voie cairnée sur environ 200m vers l'Est, en laissant bientôt le lac de Palas en contrebas à droite (Sud).
3h 15: On s'élève ensuite au NE sur une sente le long d'une ancienne canalisation (tuyau métallique). L'ascension se poursuit  toujours direction Nord-Est, à la base des murailles du Palas.
3h 40: Petit col à 2520m: on poursuit toujours NE vers trois petits laquets que j'avais eu  du mal à distinguer. Après un petit dôme, on trouve un nouveau laquet vers 2610m, à la base d'une large cuvette souvent enneigée. 
On laisse  la Brèche des Géodésiens sur la gauche pour suivre les cairns direction S-SE (petite barre, I+) et viser la crête.
4h 45: Brèche à 2875m où l'arête se redresse brusquement. En suivant les cairns, on contourne par la droite (vire) un piton imposant. On parvient sur l'arête, étroite et assez aérienne (I + à  II), puis on franchit une dernière brèche à 2949m.
La crête s'incline sur sa dernière partie et offre des passages sur de gros blocs. Les derniers mètres s'effectuent pratiquement à l'horizontale sur ce terrain chaotique.
5h à 5h 15 : PIC PALAS (2974m). Enorme cairn...et énorme vue au sommet...par temps clair !

J'étais revenu prudemment par cette même "Arête des Géodésiens" (corde éventuelle)
L'éclaircie, que j'avais attendue en vain au sommet, n'était arrivée qu'au retour, dévoilant une vue sur les lacs et sommets du versant occidental, ainsi que sur la belle muraille NE du Palas... 

4 commentaires:

J.C. CORNEE a dit…

Bonjour Lagrole
Le Palas est un superbe sommet. Sa proximité avec le Balaïtous fait tout son attrait. L'ascension par l'arête des géodésiens est en effet classique et très intéressante. Mais sa traversée avec descente (ou montée) par la cheminée Orteig (ou l'inverse selon l'inspiration) est aussi très belle. Mais attention à la descente par la cheminée Orteig, piégeuse et souvent mal cairnée. La proximité de deux cheminées parallèles à l'entame quasi identique peut conduire à emprunter celle qui parait la plus facile. Juste ce qu'il ne faut pas faire. Seule l"antipathique", la plus proche du sommet, conduit à bon port,et sa désescalade est malaisée. Mais elle aboutit dans le grand pierrier espagnol sous le col du Palas. Et de là, retour à la maison. Quant à l'autre, danger ! Amitiés montagnardes

Lagrole a dit…

Bonjour et merci beaucoup pour votre commentaire.
J'ai en effet pas mal entendu parler de la cheminée (Ledormeur, mais peut-être en est-ce une autre)
J'avais beaucoup aimé l'arête des Géodesiens lors de cette très ancienne sortie...qui aurait été parfaite si le ciel s'était déchiré un peu plus tôt
Amitiés montagnardes

J.C. CORNEE a dit…

Bonjour Lagrole
Je confirme qu'au Palas la cheminée Ledormeur est aussi la cheminée Orteig, du nom de l'inventeur du célèbre passage sous le col d'Arrious. Mille excuses pour cette omission dans mon message précédent. Dans cette région du Balaïtous qu'on appelle aussi Marmuré, le Palas peut également se nommer Castet dous mourrous et l'Arriel pic Saget. On ne prête qu'aux riches.
Quant au Palas, c'est le point culminant du département 64 mais aussi de toute la région Nouvelle Aquitaine, de Chatellerault à l'Espagne. Il s'agit donc bel et bien d'un pic majeur.Amitiés montagnardes et bravo pour les récits toujours appréciés.

Lagrole a dit…

Merci
J'ai vu en effet qu'on l'appelait aussi cheminée Orteig-Ledormeur..
Mais ici (dans le 64..), on la nomme en général la cheminée Ledormeur.
Merci pour vos commentaires sympas